L’éphémère…Pas de fête, pas de mère !

Premier dimanche de juin, c’est la fête des mères 2020. 20, cela fait aussi 20 ans que mon cerveau se donne un mal de chien à oublier l’affaire. L’organe qui souvent me cause du chagrin, à me refuser l’oubli, sur ce coup là l’esprit malin je le remercie. Ma mère, elle me pardonne, je ne la fête plus sans même plus devoir me forcer à ne pas y penser. Le jour de la fête des mères est une date rayée du calendrier désormais, ce n’est ni triste, ni gai, c’est un fait. J’ai essayé le même procédé, avec Noël et le 1 er janvier, mais pour le moment j’ai échoué, je ne désespère pas pourtant d’y arriver.
Alors pourquoi, ce malaise aujourd’hui, pourquoi cette sensiblerie ? Comme souvent en fin de journée, sur FB j’ai scrollé. Pourquoi, je fais ça ? Par paresse, par oisiveté, par ennui aussi, peu importe en vérité, le mal est fait et bien fait !
Quelques photos de mamans ravies titrant ‘les plus beaux moments de la vie’ et je me sens comme une pestiférée, à la fête des gens heureux jamais je ne serai invitée . En plus, dans mon cas je me sens doublement évitée, ni fille, ni mère, aucune chance de recevoir le carton d’invitation. L’année dernière pour en finir avec l’attente, j’ai voulu entériner le caractère définitif de l’éviction, alors j’ai donné un coup de canif au dictionnaire : et hop envolé le mot « mère » du vocabulaire.

De toute façon, globalement les fêtes c’est pas mon truc. Les fêtes c’est pour les gens victorieux, les insiders, les bienheureux. Les sans enfants, les sans parents n’ont qu’à aller se faire mettre. La mère se fête, pas l’amère défaite.

Le plus pénible dans les jours de tristesse où tous les autres sont à la liesse, c’est qu’il faut se cacher pour pleurer. Oui se cacher, comme la bête à l’agonie, car honte à celui qui ne parvient à se réjouir du bonheur des autres, y compris de ses amis, honte à celui qui maudit ce bonheur affiché. C’est la double peine, l’amertume tue plus sûrement que le manque lui-même.

Le jour de la fête, quand des mères attendent fébriles leurs colliers de nouilles et leurs plats en terre, moi je frissonne à l’idée du jour, où le mot papa de mon vocabulaire aussi s’effacera. Bref, on n’y peut rien, c’est la vie, ni meilleure, ni moins bien qu’une autre, la mienne, divine déveine…

Et puis merde on n’a pas tous les jours 20 ans, alors sur terre comme au ciel je te la souhaite quand même ta fête maman…Et si tu les entends pas, de là-haut, de là-bas, les mots je les crie quand même. Que les vents, les murmurent doucement à l’oreille des orphelins, orphelins de père, orphelins de mère, orphelins de fils, orphelins de fille, orphelins de sœur, orphelins de frère…Bonne fête à vous, bonne fête à nous, bonne fête aux exclus des festivités. Bonne fête à tous les différents, (pas les in-, les autres) qui ont le courage de l’être sans en souffrir.
PS : bonne fête à toutes les mamans, les bonnes, les mauvaises, avec ou sans confiture, sans rancune aucune évidemment ! La vie c’est rien de moins qu’une aventure, pourvu qu’elle dure !

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